Kore-Eda : famille(s), je vous aime…

Un nourrisson abandonné, deux hommes en quête d'argent, une mère aux abois, quatuor presque familial pour le dernier film, Les Bonnes Etoiles de notre invité, le réalisateur Hirokazu Kore-eda. Primé à Cannes en 2013 pour Tel Père Tel Fils, sacré en 2018 pour Une affaire de famille passé par la France avec La Vérité (2019), le réalisateur continue de creuser les sillons qui travaillent son œuvre depuis son premier long-métrage de fiction, Maborosi (1995). Dans ce dernier thèmes et variations autour de la famille, celle qu'on subit, celle qu'on élit parfois, Kore-Eda interroge les liens du sang, derrière les apparences.

Premier film réalisé dans la voisine Corée du Sud, le récit a pour point de départ cette " boite à bébés" ouverte en Corée du Sud, permettant d'abandonner son nouveau-né, recueilli par des familles d'accueil. Tableau d'une société aussi, dans un pays où la pression sociale joue très largement en défaveur des femmes, surtout lorsqu'elles sont mères-célibataires. En creux, portrait d'une certaine marginalité sur laquelle le réalisateur n'aura cessé de poser son regard, lui qui avant la fiction, s'est frotté à un cinéma documentaire engagé, questionnant Etat et protection sociale face à un libéralisme triomphant. Portrait et trajectoire du réalisateur à l'esthétique tour à tour acide et tendre.

Extraits sonores :

• Bande Annonce Originale (doublée) Les Bonnes Etoiles
• ANGELE, Bruxelles Je t'aime, Album Nonante-Cinq 2021