Le match : épisode • 3 du podcast La victoire des Bleus : 12 juillet 1998

Photo de Zinedine Zidane prise pendant la finale du 12 juillet 1998 opposant la France au Brésil et dont la France sortira championne du monde. ©Getty - Alexander Hassenstein/Bongarts.
Photo de Zinedine Zidane prise pendant la finale du 12 juillet 1998 opposant la France au Brésil et dont la France sortira championne du monde. ©Getty - Alexander Hassenstein/Bongarts.
Photo de Zinedine Zidane prise pendant la finale du 12 juillet 1998 opposant la France au Brésil et dont la France sortira championne du monde. ©Getty - Alexander Hassenstein/Bongarts.
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Revivez ce match historique des Bleus minute par minute, au cœur du terrain, dans les tribunes. C’est l’affiche dont rêvaient les organisateurs de ce Mondial 1998 : le pays organisateur face au champion du monde en titre, le Brésil. Un match qui sera clairement dominé par la France.

Ce dimanche 12 juillet 1998, la finale France-Brésil, c’est 90 minutes pour rentrer dans l’histoire. Malgré l’absence de Laurent Blanc, suspendu et pièce maîtresse de l’effectif, l’équipe de France semble sûre de sa force. Portée par les 80 000 spectateurs du Stade de France, elle dispute le match le plus abouti de sa compétition, se souvient Aimé Jacquet : "On est extrêmement conquérants. On avait décidé de jouer un peu loin de nos bases défensives pour ne pas se retrouver avec Ronaldo dans les 20 derniers mètres nous percuter. On les a obligés à jouer très défensivement." Les journalistes eux-mêmes se laissent gagner par l’euphorie ambiante.

Un esprit de conquête

C’est un match de référence également pour le joueur français annoncé comme le leader de l’équipe : Zinedine Zidane. "Zizou" inscrit deux buts de la tête dès la première période et assure ainsi une suite de match plus sereine : "C’est Aimé qui nous explique le matin du match : je vous garantis qu’il y a des possibilités sur les coups de pied arrêtés de faire quelque chose. Il fallait y aller avec détermination car les Brésiliens n’étaient pas très hauts. C’est ce que j’ai fait. Et je marque", se réjouit rétrospectivement Zinedine Zidane.

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Après un premier but, c’est l’explosion dans le stade. Quelques minutes après, Zinedine Zidane marque le deuxième but. Un scénario de rêve qui surprend des Brésiliens moins tranchants que prévu, probablement sonnés par les péripéties vécues lors des heures précédentes.

La certitude gagne alors le camp français se rappelle Maxime Dupuis, à l’époque stadier et chargé de l’accueil et de la sécurité des personnalités : "Je vois le tableau d’affichage et je vois 2-0. Je me dis qu’on n’a pas le droit de la perdre (cette finale). Ils sont à 45 minutes de rentrer dans l’histoire comme Beckenbauer, Pelé et compagnie !" L’ancien joueur brésilien Sonny Anderson, lui, se souvient : "À la mi-temps, on voyait que la France gérait parfaitement la tactique, et le physique".

La journaliste Nathalie Iannetta évoque encore aujourd’hui le souvenir d’un "Zidane dans une forme éblouissante" et le sentiment "qu’il ne pouvait rien arriver à cette équipe". Le gardien de but, Fabien Barthez, retient un but de Ronaldo. En seconde période de match, une petite frayeur traverse certains dans le camp tricolore après le double carton jaune du joueur Marcel Desailly. Mais pas Fabien Barthez : "Je me suis dit : je vais me régaler. Il est à toi ce match, tu ne prends plus de but, c’est fini. Tu fermes".

Sans oser le demander
58 min

La victoire : l'euphorie partagée, le soulagement

Le troisième et dernier but d’Emmanuel Petit scelle la victoire française… et la défaite brésilienne que Sonny Anderson a vécue en famille à Rio : "Quand il y a le troisième but de Manu, tout le monde commence à partir, à pleurer parce que c’est vraiment fini. Je me souviens qu’une personne de ma famille m’a dit : tu t’en fiches, tu es content ! J’ai dit que je ne suis pas triste car j’ai des amis qui ont gagné la coupe du monde. On m’a dit : tu n’es pas Brésilien, tu peux rentrer !" Dans les tribunes du Stade de France, c’est l’ébullition.

La France est championne du monde pour la première fois de son histoire. Pour Marie-George Buffet, alors ministre des Sports, c’est la joie mais aussi le soulagement : "Dès que ça siffle la fin du match je me suis retirée. Je suis allée à l’arrière de la tribune présidentielle parce tout était réussi. L’équipe de France était championne du monde mais l’événement était fini, il se terminait dans de bonnes conditions. Je suis revenue ensuite mais j’avais besoin de souffler. De me dire : c’est fait !" Un triomphe qui efface les critiques des débuts et ouvre la voie à des scènes de liesse dans toute la France. À suivre dans le 4e et dernier épisode : La nuit de gloire.

Superfail
16 min

Avec :

  • Vincent Duluc, journaliste à l’Équipe, en charge du compte rendu de la finale
  • Thierry Dochler, ex-speaker du stade de France
  • Stéphane Meunier, réalisateur du documentaire « Les Yeux dans les Bleus »
  • Marie-George Buffet, ministre des sports (1997-2002)
  • Nathalie Iannetta, journaliste
  • Denis Djorkaeff, frère de Youri Djorkaeff, champion du monde
  • Sonny Anderson, ex-joueur brésilien, consultant beIN SPORTS pour la Coupe du monde (2014, 2018, 2022), la Ligue des Champions et les championnats européens.
  • Maxime Dupuis, journaliste (et à l’époque stadier).

Archives sonores

Témoignages

Archives d’actualité

  • Match France Brésil : commentaires de Jacques Vendroux et Pierre-Louis Castelli, France Inter, 12 juillet 1998
  • Reportage d’après-match : Soir 3, France 3, 12 juillet 1998
  • Résumé du match : Journal de 13h, France 2, 13 juillet 1998

Documentaliste INA : Clary Monaque.

Musique originale : Alexandre Finkin.

Un grand merci à Vanessa Arcilesi et Henri Galipon de BeInSports.

Un grand merci à Stéphane Meunier pour l’utilisation d’extraits de son documentaire Les Yeux dans les Bleus*.*

L'équipe